Le projet d’évaluation

L’évaluation du programme de prévention du rhumatisme articulaire aigu a fait l’objet de l’objectif opérationnel 4.8 de la convention d’objectifs n°39-3120/2016 conclu entre l’ASS NC et la Nouvelle-Calédonie, le 03 octobre 2016.

Ce projet d’évaluation a été planifié et inscrit au budget 2017.Un comité d’évaluation a été créé. Il était constitué de représentants de la DASS-NC, de la CAFAT, des directions sanitaires provinciales, de l’ASS-NC, et des professionnels de santé du secteur libéral.

L’avis de consultation

Un avis de consultation a été lancé avec l’objectif de conjuguer l’expertise santé publique francophone à l’expertise cardio-santé publique du pacifique, étant donné que le RAA a quasiment disparu en Europe mais reste endémique dans certaines régions du monde comme le pacifique.

Le cahier des charges de l’évaluation a été publié sur le site de la Société Française de Santé Publique et Banque de Données en Santé Publique, dans sa version française, ainsi que sur les site RHD Australia, et de la Fédération Mondiale du Cœur dans sa version anglaise.

Attendus et analyse des offres

Les candidats devaient présenter un dossier comportant des propositions techniques et une proposition financière (lien vers cahier des charges pdf)

Le comité d’évaluation s’est réuni pour examiner les propositions reçues, et a estimé que la proposition de la société Efect remplissait les exigences requises pour ce projet d’évaluation.

Mise en œuvre de l’évaluation

Le projet d’évaluation a été structuré en trois phases d’août à décembre 2017.

Conclusions et recommandations de l’évaluation

Validation de la structure du programme

Le rapport d’évaluation souligne la pertinence des cinq axes stratégiques du programme et propose quelques réajustements, dont :

  • L’accueil des primo-arrivants et le renforcement de l’animation des réseaux de professionnels
  • La communication en population générale sur les modalités de contamination microbienne,
  • L’amélioration de l’accompagnement des personnes traitées par la création d’un dispositif d’annonce et la fluidification du parcours de soins

Les points d’amélioration relevés par l’évaluateur, sortant du champ de l’ASS-NC sont :

1 - L’adoption d’une stratégie de lutte globale intégrant la prévention universelle

Ce faisant, l’évaluateur propose un objectif général du programme plus ambitieux qu’il n’est à l’heure actuelle, et qui aurait pour finalité la réduction de l’incidence du RAA, plutôt que de se restreindre à la réduction de ses conséquences sanitaires et sociales.

Le choix de cet objectif avait été fait en raison de la prépondérance des déterminants socio-économiques et environnementaux qui pèsent sur le RAA. De fait, sa prévention relève d’initiatives qui dépassent le champ du secteur sanitaire et qui s’inscrivent dans des dimensions sociales, économiques environnementales et culturelles.

Cette recommandation implique à minima la rédaction d’un plan intersectoriel pour améliorer la salubrité et les conditions de logement et des interventions en population générale pour offrir des milieux et les conditions favorables à l’adoption de comportements préventifs.

2 - Une volonté politique de simplification et modernisation du système de déclaration obligatoire

Dans le cadre de sa mission de mise en œuvre des programmes de prévention prioritaires décidés par la Nouvelle-Calédonie, la coordination du programme de contrôle du rhumatisme articulaire aigu et la cardiopathie rhumatismale a été confiée à ASS-NC, sous la tutelle de la DASS-NC. Les déclarations obligatoires sont envoyées sous pli affranchi à la DASS-NC qui les transfère ensuite par fax au programme de contrôle du rhumatisme articulaire aigu de l’ASS-NC.

En outre, bien que maladies à déclaration obligatoire, le RAA et la CRC sont largement sous notifiées.
Le mode de gouvernance actuel rend difficile et peu optimale la circulation de l’information, et est préjudiciable à la tenue d’un registre dont la vocation est de tendre vers l’exhaustivité.

Les recommandations de l’évaluateur et des acteurs rencontrés vont dans le sens d’une simplification et modernisation du système de déclaration. Les demandes de prise en charge à 100% au titre de la longue maladie devraient faire office de déclaration obligatoire et être transmises de manière systématique par la Cafat à la DASS-NC et l’ASS-NC.